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La gestion communautaire : un bénéfice commun pour la nature et les populations

Depuis plus de 20 ans, les acteurs de la conservation tels que le WWF font confiance à la gestion communautaire des ressources naturelles.

Jusqu’à aujourd’hui, cette forme de gestion des ressources naturelles est en vigueur et a permis de préserver des ressources naturelles uniques contre des pratiques destructrices diverses car  « elle est confiée aux personnes qui connaissent les milieux, qui y  vivent et ont des histoires et des intérêts directs avec les ressources. En retour, la nature donne l’opportunité pour les membres de la communauté d’apprendre et de construire des projets pour le développement local » affirme Appolinaire Razafimahatratra du WWF.
 
La communauté de base, Vondron’Olona Ifotony en malgache, est une association composée par les membres volontaires d’une communauté qui vit autour d’un espace où se trouve des richesses naturelles. C’est par un contrat de transfert de gestion des ressources naturelles (TGRN) de la part de l’administration de forêt et/ou de la pêche que la communauté devient gestionnaire. Ce contrat est régi par la loi GELOSE (Gestion Locale Sécurisée) de septembre 1996. Aujourd'hui, certaines communautés, aidés par des organisations de la société civile et acteurs publics ont établi des visions, textes et des lois sur la gestion de ressources naturelles en particulier. C'est le cas dans la Baie d’Ambaro qui possède son guide sur la gestion durable des mangroves.    

D’une part, les communautés locales surveillent et protègent les ressources naturelles en empêchant les braconniers, la coupe illicite, la déforestation, le trafic de ressources … A titre d’exemple, la FUP BATAN a permis de démanteler des charbonniers illégaux. A travers ces patrouilles et/ou les sanctions imposées par les communautés gestionnaires, il y a donc moins de pratiques illicites contre les ressources naturelles.
D’autre part, les communautés valorisent et restaurent les ressources naturelles. Le modèle d’écotourisme pour promouvoir les forêts de Mangrove de Kivalo à l’ouest de Madagascar en est la preuve. Dans le  Corridor Fandriana Vondrozo, plus de 6,700 ha de zones forestières ont été restaurées, la déforestation est passée de 2,58% à 1% et les revenus des communautés ont augmenté de 30% grâce à des systèmes de production durables en Juin 2018. 

Ces actions de restauration, de valorisation des sites sont soutenues par des partenaires techniques et financiers. WWF intervient ici en apportant des appuis techniques et partageant des bonnes pratiques aux membres de la communauté : comment entreprendre pour améliorer les revenus et créer des emplois pour dépendre de moins en moins  des ressources naturelles, comment gérer le capital naturel, quels outils développer, comment valoriser les ressources et comment en tirer un bénéfice commun pour la communauté et pour la nature.

Nous savons aujourd’hui que plus de 1 400 contrats de gestion communautaire des ressources naturelles couvrant plus de 2 millions d’ha sont établis entre l’administration et les communautés de base. Il faut reconnaitre et valoriser leur travail. Surtout que la gestion communautaire connait des phases difficiles, entre autres : la sensibilisation de toute une population qui a déjà été dépendante des ressources naturelles, le sacrifice de ses membres à aller travailler pour un résultat qui ne sera sans doute palpable que dans des années. Les membres des communautés locales font aussi souvent face à des braconniers dangereux. Et souvent, ils sont impuissants face à  l’insuffisance de moyens et d’appuis face aux coupables de pratiques illicites relâchés, et déçus car les financements de projets sont insuffisants.  
 
Face à ces circonstances, les communautés locales s’en tiennent à  leur engagement et  leur passion. En appui, le travail d’accompagnement est un pilier qui permet aux communautés locales de grandir et faire grandir leurs membres malgré les circonstances difficiles, pour cela,   « Il faut dialoguer avec eux, connaitre les pratiques locales et comprendre leurs besoins, c’est une étape importante pour chercher un compromis et décider ensemble quelles initiatives sont à développer pour aider les communautés locales  au maximum» conclut Appolinaire Razafimahatratra.